Mahmoud Abbas continue à se prévaloir du titre de « président de l’Autorité palestinienne ».
Il faut dire que les médias lui emboitent le pas et se donnent rarement la peine de signaler que son mandat est expiré depuis longtemps.
D’ailleurs nombre de chefs d’état et de gouvernement l’accueillent aujourd’hui encore avec des honneurs auxquels il n’a plus droit.
C’est ainsi qu’il s’est entretenu le 16 août avec le chancelier allemand alors qu’il séjournait en Allemagne où il reçoit des soins médicaux.
Lors de la conférence de presse qui a suivi cet entretien, un journaliste a eu l’outrecuidance d’évoquer le massacre des sportifs israéliens à Munich il y a 50 ans – massacre perpétré par des terroristes palestiniens.
Ce à quoi le vieux leader a répondu d’un ton vengeur :
« De 1947 à aujourd’hui, Israël a commis cinquante massacres dans cinquante villes palestiniennes, (…) cinquante massacres, cinquante holocaustes. »
Jusqu’ici Israël et l’Allemagne ont été les seuls à condamner ces propos, le chancelier déclarant également qu’il rejetait l’accusation d’apartheid également formulée par Abbas.
Le Monde, lui, n’a pas l’air de s’en formaliser :
« M. Abbas utilise régulièrement les vocables « génocide » ou « apartheid », tout comme les ONG des droits humains Amnesty International et Human Rights Watch, pour décrire l’occupation et la colonisation des territoires palestiniens. Mais il recourt rarement aux mots « Shoah » ou « Holocauste ».
Pour Le Figaro :
« Le président palestinien Abbas compare les massacres en Palestine avec « l’holocauste »
On remarquera que concernant de prétendus massacres, les guillemets sont restés dans l’encrier.
Sans doute poussé par ses conseillers, Mahmoud Abbas a un peu plus tard « clarifié » sa position et a admis la singularité de l’holocauste « pire crime haineux de l’ère moderne » sans revenir sur le reste de ses accusations.
De toute façon, cette clarification du bout des lèvres n’en est pas vraiment une.
D’ailleurs le chef de l’Autorité palestinienne qui ne se soucie guère de l’indignation israélienne ne comprend pas celle de l’Allemagne.
Il sait qu’il a derrière lui une grande partie de l’opinion publique internationale.
De fait, Israël est régulièrement condamné et montré du doigt ; la plupart des résolutions ciblant l’Etat hébreu sont adoptées à de larges majorités par les instances des Nations Unies.
Le mouvement BDS qui démonise Israël est en plein essor.
Les commentaires publiés sur le site internet du Monde avec la bénédiction des modérateurs ne voient rien à redire aux outrances de Mahmoud Abbas.
Ce dernier peut donc être satisfait, d’autant que cette nouvelle controverse fait passer au second plan la responsabilité des dirigeants palestiniens dans le massacre des onze sportifs israéliens.
Et au lendemain de la conférence de presse, selon Le Figaro
« La police munichoise a annoncé mercredi 17 août avoir interpellé un jeune homme de 19 ans qui a fait le salut hitlérien au passage d’une délégation d’athlètes israéliens en marge du championnat d’Europe d’athlétisme. » Il est nous dit-on « employé comme agent de la sécurité et domicilié à Berlin. » Arrêté, il a été rapidement relâché.
© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org
Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.