La chef de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le Premier ministre italien, Mario Draghi, se sont rendus en Israël lundi, l’Union européenne cherchant à remplacer les importations de gaz russe.
Mme von der Leyen et M. Draghi doivent avoir des entretiens sur l’énergie en Israël, qui est passé d’un statut d’importateur de gaz naturel à celui d’exportateur ces dernières années grâce à d’importantes découvertes en mer. Il existe d’importantes découvertes de pétrole sur le territoire également, mais les groupes écologistes les ont bloqués.
La ministre israélienne de l’énergie, Karine Elharrar a déclaré que le pays peut contribuer à répondre à la demande de l’UE de leur fournir du gaz provenant de ses réserves offshore, estimées à près de 1 000 milliards de mètres cubes.
Un différend frontalier maritime de longue date avec le Liban. Les pourparlers ont été interrompus l’année dernière, mais Israël a exhorté le Liban à se réengager.
Les tensions ont repris ce mois-ci à la suite d’une déclaration fantaisiste libanaise selon laquelle la production israélienne avait lieu dans des eaux contestées – aucune société internationale n’aurait accepté d’investir autrement que sur des bases sûres.
Israël a rétorqué que la zone était située nettement au sud de la zone contestée.
L’envoyé américain chargé de la médiation des négociations sur la frontière maritime, Amos Hochstein, doit se rendre au Liban lundi.
Mme Von der Leyen rencontre le ministre des Affaires étrangères, Yair Lapid, lundi, et le Premier ministre, Naftali Bennett, mardi. Les discussions porteront « en particulier sur la coopération énergétique », selon un communiqué de la Commission européenne.
- Mario Draghi, qui effectue son premier voyage au Moyen-Orient depuis sa prise de fonctions l’année dernière, discutera également de l’énergie et de la sécurité alimentaire au cours de son voyage de deux jours, ont rapporté les médias italiens.
- Mardi, les deux dirigeants rencontreront le Premier ministre palestinien, Mohammed Shttayeh, en Judée.
Ce mois-ci, l’Union européenne a formellement adopté une interdiction de la plupart des importations de pétrole russe, ce qui constitue ses sanctions les plus sévères à ce jour en raison de la guerre en Ukraine. Mme Von der Leyen a proposé que l’Union mette fin à sa dépendance totale à l’égard des hydrocarbures russes, y compris le gaz, d’ici à 2027.
M. Draghi et d’autres dirigeants de l’UE ont prévenu que les consommateurs européens pourraient avoir besoin d’une protection dans un contexte de hausse continue des coûts énergétiques.
Trois options d’exportation
- En l’absence de gazoduc reliant les gisements offshore d’Israël à l’Europe, une première option pour l’instant consiste à acheminer le gaz naturel vers l’Égypte, où il pourrait être liquéfié pour être exporté par bateau vers l’Europe.
- La construction d’un gazoduc vers la Turquie est un autre scénario qui a été évoqué.
Les liens entre Israël et Ankara se sont dégelés après plus d’une décennie de rupture diplomatique et, selon les experts, le désir de la Turquie de réaliser des projets énergétiques communs est en partie à l’origine de son rapprochement avec Israël.
Ce projet d’oléoduc nécessiterait 1,5 milliard de dollars et deux à trois ans de travaux, selon l’ancien ministre israélien de l’Energie, Yuval Steinitz, aujourd’hui député Likoud dans l’opposition. - La troisième option est connue sous le nom de « projet EastMed », une proposition de pipeline sous-marin reliant Israël à Chypre et à la Grèce.
Les experts ont toutefois émis des doutes quant au coût et à la viabilité du projet, tandis qu’Israël a déclaré qu’il souhaitait que l’Italie y adhère.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org