Le Conseil de sécurité de l’ONU tiendra mardi une session d’urgence à huis clos pour discuter des récents troubles à Jérusalem, a déclaré lundi un diplomate de l’ONU.
Cette réunion intervient alors que les tensions dans la région sont montées en flèche, avec plusieurs jours d’affrontements intenses entre les émeutiers palestiniens et la police israélienne sur le Mont du Temple, faisant craindre un embrasement plus large.
Lundi soir, la violence a menacé de s’intensifier encore, alors que les communautés israéliennes proches de la frontière de Gaza ont subi une attaque à la roquette de l’enclave palestinienne, le projectile ayant été intercepté par le système de défense Dôme de fer.
Les demandes de réunion du Conseil de sécurité ont été faites par la France – toujours dans les sales coups contre Israël – la Chine, l’Irlande, la Norvège et les Émirats arabes unis, a déclaré le diplomate de l’ONU au Times of Israel, sous couvert d’anonymat.
Les émissaires israéliens et palestiniens ne seront pas invités à la réunion, et aucun projet de résolution sur la situation n’est en cours de discussion ou ne devrait être proposé, ont déclaré les diplomates.
Au lieu de cela, la réunion sera essentiellement l’occasion pour les États membres de recevoir une mise à jour de la situation de la part de l’envoyé des Nations unies pour le processus de paix au Moyen-Orient, Tor Wennesland, ont déclaré deux diplomates du Conseil au Times of Israel.
Vendredi, M. Wennesland a exhorté « les deux parties à désamorcer immédiatement la situation et à empêcher toute nouvelle provocation de la part d’acteurs radicaux », à la suite des affrontements les plus violents observés depuis plus d’un an à la mosquée Al-Aqsa, située sur le Mont du Temple.
Les combats ont repris dimanche lorsque des émeutiers palestiniens ont tenté d’empêcher les pèlerins juifs d’accéder au Mont. L’enceinte est le site le plus sacré pour les Juifs, car c’est là que se trouvaient autrefois les deux temples juifs ; c’est le troisième lieu le plus sacré pour les musulmans, qui l’appellent Haram al-Sharif ou Al-Aqsa, et ils semblent avoir oublié que le lieu a été construit par les juifs, pour les juifs.
« Les provocations sur l’Esplanade Sainte doivent cesser maintenant », a déclaré Wennesland vendredi. « J’appelle les dirigeants politiques, religieux et communautaires de toutes les parties à contribuer à calmer la situation, à éviter de diffuser une rhétorique incendiaire et à s’élever contre ceux qui cherchent à faire dégénérer la situation. Laisser les tensions s’envenimer ne fait que risquer une nouvelle escalade. »
Les actions menées par Israël sur le Mont du Temple pour réprimer les émeutes, notamment l’entrée de la police dans la mosquée, l’arrestation de centaines de personnes et l’utilisation de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc, ont fait l’objet d’une condamnation internationale, peu encline à voir des juifs se défendre lorsqu’ils sont attaqués, alors que l’armée israélienne a diffusé les vidéos des agressions palestiniennes, des pierres stockées dans la mosquée, et ce bien avant l’explosion de violence.
« Les Émirats arabes unis ont fermement condamné aujourd’hui l’assaut des forces israéliennes contre la mosquée Al-Aqsa, qui a fait un certain nombre de blessés parmi les civils », a déclaré vendredi le ministère des Affaires étrangères de cet État du Golfe dans un communiqué, ajoutant qu’il « soulignait la nécessité de faire preuve de retenue et de protéger les fidèles. »
Le roi Abdallah de Jordanie s’est entretenu avec les dirigeants des Émirats arabes unis, de l’Égypte et d’autres États arabes, ainsi qu’avec le secrétaire général des Nations unies, Antonio Guterres, et le président du Conseil européen, Charles Michel, au sujet des « efforts régionaux et internationaux visant à mettre fin à la dangereuse escalade israélienne », selon les médias d’État à Amman.
Les autorités ont mis en garde pendant des mois contre le risque de violence à la mi-avril, alors que les grandes fêtes juives, musulmanes et chrétiennes de Pessah, du Ramadan et de Pâques se télescopent.
Les tensions étaient déjà à la hausse ces dernières semaines, en raison d’une série d’attaques terroristes meurtrières en Israël fin mars et début avril – laquelle, vous l’aurez noté, n’a pas déclenché de demande de réunion d’urgence du conseil de sécurité de l’ONU à la demande de la France…
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Source : ToI
