Mise à jour : Silman a donné sa démission.
Moins de dix mois après sa mise en place, le gouvernement Bennett perd sa majorité à la Knesset et se rapproche de sa disparition, après que la présidente de la coalition, Idit Silman, a annoncé qu’elle se retirait de la coalition en raison de profonds désaccords idéologiques avec les partenaires de gauche, a rapporté Amit Segal de N12 mercredi matin.
« Je ne peux plus y arriver », a-t-elle déclaré à ses associés, selon Segal.
Mardi, Mme Silman a lancé un ultimatum concernant la directive du ministre de la Santé du parti Meretz, Nitzan Horowitz, qui a demandé aux hôpitaux d’autoriser les visiteurs à apporter du chametz pendant les vacances de Pessah. Elle n’a reçu aucun soutien du président de son parti, le Premier ministre Naftali Bennett, qui l’a au contraire exhortée à ne pas lui poser d’ultimatum.
Une présidente de coalition méprisée, un ministre Meretz qui crache sur la religion à l’arrivée de Pessah, c’est la miette de pain qui fait déborder le vase. Ca aura suffit pour que la coalition Lapid-Bennett s’effondre.
On s’attend à ce que Silman informe Bennett mercredi matin qu’elle se retire et emporte avec elle son 61e vote.
Le geste de Silman, s’il se concrétise, aura des répercussions importantes :
- une fois que la coalition est passée de 61 à 60, elle n’a plus de majorité pour faire passer une loi à la Knesset.
- Si elle tente de solliciter le soutien de la Liste arabe commune, cela entraînera probablement le départ d’encore plus de membres de droite.
- Ainsi, lorsque la Knesset reviendra de ses vacances de printemps dans environ cinq semaines, l’opposition sera à une voix de renverser le gouvernement, et le pays devra organiser de nouvelles élections conformément à son affreux mode de scrutin parlementaire que le Likoud, quand il avait une super majorité, a eu le tort de ne pas réformer.
Mme Silman a toutefois indiqué qu’elle ne considérait pas de nouvelles élections comme la seule option, mais qu’elle souhaitait plutôt que d’autres membres de droite quittent le navire et forment un nouveau gouvernement dès maintenant.
« Je vais mettre fin à mon adhésion à la coalition et je vais continuer à essayer de persuader mes amis de ‘rentrer chez eux’ et de former un gouvernement de droite », a-t-elle déclaré. « Je sais que je ne suis pas la seule à penser ainsi. (…) Il est possible de former un autre gouvernement dès cette Knesset. »
En pratique, Yamina peut déclarer Silman et l’autre dissident du parti, Amichai Chikli, comme étant des députés voyous, ce qui affecterait leur capacité à se présenter aux prochaines élections. Pour éviter cela, Silman et Chikli ont besoin qu’un autre député les rejoigne et forme une faction indépendante de trois membres – après quoi ils pourront rejoindre le sionisme religieux et éventuellement en faire la deuxième faction de la Knesset après les prochaines élections.
M. Silman s’était opposé à M. Horowitz au sujet de la lettre qu’il avait envoyée aux hôpitaux israéliens pour les exhorter à suivre la décision de la Haute Cour de justice qui autorise les visiteurs à apporter du chametz à Pessah. La lettre, il est vrai, n’annonçait pas une nouvelle politique, se contentant de réitérer la décision de la Cour – mais elle rejetait les projets de plusieurs directeurs d’hôpitaux de demander poliment aux visiteurs de ne pas apporter de chametz.
Silman, pour sa part, a réagi comme si Horowitz était à l’origine du décret sur le chametz et a menacé de renverser le ministre.
Silman a encore déclaré :
« J’ai essayé l’unité, en tant que personne issue de l’idéologie de la recherche du bien commun, j’ai travaillé dur au nom de la coalition actuelle. Malheureusement, je ne pourrai pas soutenir l’atteinte à l’identité juive de l’État d’Israël et du peuple d’Israël. Vous ne savez pas tout ce que j’ai fait, parce que je l’ai fait discrètement. Mais je ne peux plus continuer sur cette voie en raison des valeurs et du lieu d’où je viens. … L’identité juive de l’État d’Israël constitue notre droit d’exister ici, elle est notre cœur, elle est notre essence. Y porter atteinte sans aucun égard pour le public et les valeurs que je représente est une ligne rouge pour moi. »
Les membres de l’opposition de droite ont salué le geste de Mme Silman et ont déclaré qu’elle était la bienvenue à bras ouverts.
Que se passera-t-il ensuite ?
Il y a plusieurs possibilités
- Bennett peut d’une manière ou d’une autre convaincre Silman de revenir et convaincre ses partenaires de gauche d’arrêter de percer des trous dans le bateau qui coule, sur les questions religieuses comme ils l’ont fait. Peu probable.
- Un autre député rompt les rangs, et le flot de députés de droite retournera auprès de ses partenaires de coalition naturels, et un nouveau gouvernement sera formé. La question est de savoir qui sera le prochain.
- La coalition de Bennett peut s’éterniser sans majorité. Mais même lorsqu’elle disposait d’une majorité, il lui était impossible de faire passer toutes ses lois.
- Bennett demandera de nouvelles élections, et Yair Lapid le remplacera au poste de Premier ministre, et Israël se dirigera vers de nouvelles élections.
Le député Meretz Mossi Raz a appelé à faire entrer la liste arabe commune dans la coalition, ce qui serait certainement la goutte d’eau qui fait déborder le vase pour la plupart des membres de la coalition de droite.
© Equipe de rédaction Israel247.org.
Pour suivre les événements absolument en temps réel, abonnez-vous à la chaîne de notre partenaire, Israel Eternel, en cliquant ici : https://t.me/israeleternel.
Source : https://www.jewishpress.com