Un attentat – un de plus ? – a ensanglanté Israël alors que le pays tout entier ne se lassait pas des images du sommet historique qui réunissait pour la première fois, à l’invitation du ministre des Affaires étrangères Yair Lapid, ses collègues de l’Egypte, des Emirats Arabes Unis, de Bahreïn et du Maroc ainsi que le secrétaire d’état américain.
Comme il fallait s’y attendre, le Hamas et le Jihad islamique, ces deux organisations terroristes de Gaza, ne tarissent pas d’éloge sur ce qu’ils qualifient « d’opération héroïque de Hadera », cet attentat perpétré par deux hommes lourdement armés qui a fait deux morts – un jeune druze de 19 ans et une jeune franco-israélienne du même âge – ainsi que quatre blessés.
Selon le Hamas, les deux « héros » abattus par les forces de sécurité israéliennes voulaient protester contre le sommet qui se tenait à Sde Boker dans le Néguev, soit « sur leur terre. » Entre parenthèse, le Néguev faisait partie des territoires attribués à l’Etat d’Israël par le plan de partition, ce qui prouve une nouvelle fois que le Hamas ne veut pas un Etat palestinien à côté d’Israël mais à la place d’Israël.
Pas sûr pourtant que tel était le but des terroristes.
Pour Daesh – l’Etat islamique – qui a revendiqué l’attentat – « Deux membres des forces de police juives ont été tués et plusieurs ont été blessés dans une attaque d’un commando infiltré ».
« Forces de police juives » – Daesh ne reconnait pas l’Etat hébreu et ne parle jamais d’Israël ou d’Israéliens. Maintenant, « infiltré » ce commando ? Les deux terroristes vivaient à Oum el Fahm où ils sont nés et ont grandi. La ville se trouve à l’intérieur d’Israël depuis 1949 ; elle comptait alors un peu plus de cinq mille habitants. Aujourd’hui, elle en compte dix fois plus. Et c’est au volant d’un véhicule appartenant à un membre de leur famille que les deux cousins sont arrivés à Hadera pour accomplir leur forfait.
Quoi qu’il en soit, s’ils comptaient embarrasser les personnalités arabes réunies à Sde Boker, ils s’étaient lourdement trompés. Ni l’Egypte, ni les Emirats, ni Bahreïn et ni le Maroc n’éprouve la moindre sympathie pour l’Etat islamique qui les menace les uns comme les autres. Leurs représentants n’ont eu aucun mal à condamner l’attentat avec fermeté. Le président de l’Autorité palestinienne, qui se préparait à accueillir en grande pompe le roi Abdallah II de Jordanie s’est bien gardé de faire des commentaires : Daesh représente une menace permanente pour le royaume hachémite, qui faisait partie de la coalition internationale contre ce fléau. Pire encore, les dirigeants des partis arabes représentés à la Knesset ont fermement condamné l’attentat. La situation eut été autre si les terroristes étaient venus de la Judée Samarie et avaient laissé des messages indiquant qu’ils se sacrifiaient pour « lutter contre l’occupation. »
Bref, ce tragique attentat, qui a coûté la vie à deux jeunes innocents, a eu pour conséquence inattendue de renforcer la solidarité entre Israël et ses nouveaux alliés, nés des Accords d’Abraham, ainsi que l’Egypte, qui se bat toujours contre la branche de l’Etat islamique au Sinaï.
© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org
Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.