La déclaration de Mansour Abbas a fait sensation en Israël et dans le monde arabe. Le politicien a d’une phrase, bouleversé les clichés.
D’un côté, les politiciens arabes et les Arabes palestiniens ont vivement condamné Mansour Abbas pour avoir reconnu Israël comme un État juif. De l’autre, la droite israélienne est médusée.
Les attaques contre le président du Ra’am Mansour Abbas après qu’il ait déclaré que l’État d’Israël a été fondé comme un État Juif et qu’il resterait un État juif ne cessent pas.
Le leader du parti RAAM, Mansour Abbas, a été sévèrement critiqué dans la société arabe, tant à l’intérieur d’Israël que dans les milieux palestiniens à l’extérieur, pour sa déclaration sans précédent sur le caractère juif de l’État d’Israël.
Hier, lors d’une conférence du journal Globes, Mansour Abbas a déclaré qu' »Israël est né comme un État juif et le restera. » Il a ajouté que la question principale n’est pas celle-ci, mais quel est le statut de la population arabe en Israël, et comment elle est intégrée dans la société.
Il s’agit du premier homme politique arabe à déclarer ouvertement la reconnaissance du caractère juif de l’État en Israël.
Il a souligné que les relations entre les sociétés juive et arabe en Israël sont à l’aube d’une nouvelle ère.
« Je dis cela en toute prudence et avec l’espoir que ce processus sera couronné de succès, et que la coopération au niveau de la coalition sera le début d’une nouvelle coopération dans divers domaines – dans l’économie, l’industrie, etc. », a déclaré le chef du parti arabe RAAM.
La déclaration de Mansour Abbas sur l’indiscutabilité du caractère juif de l’État a suscité l’indignation, y compris parmi les membres de son parti.
« Les positions personnelles de Mansour Abbas ne représentent pas la position officielle du Mouvement islamique et du RAAM », a déclaré aujourd’hui Massoud Gnayem, président du RAAM.
Il a souligné que le RAAM ne reconnaît pas Israël comme un État juif et qu’il se bat pour que l’État traite tous les citoyens de manière égale, indépendamment de leur nationalité et de leur religion.
« Bien sûr, nous ne nions pas la réalité dans laquelle Israël se définit comme un État juif, mais nous n’acceptons pas et ne reconnaissons pas cette réalité », a-t-il ajouté.
Des critiques encore plus sévères ont été émises par les nationalistes arabes (le RAAM n’est pas un nationaliste, mais un parti religieux – ndlr).
- Le chef du Comité de coordination des Arabes israéliens, Mohammad Barake, a attaqué le RAAM :
« Le problème de ce parti et de Mansour Abbas ne réside pas dans telle ou telle déclaration, mais dans le péché de rejoindre une coalition ouvertement de droite. »
- Un ancien député de KHADASH a déclaré que la phrase d’Abbas est « un déni de l’égalité nationale et civique de la population arabe en Israël. »
- Ahmed Tibi, l’un des leaders de la Liste commune, a qualifié la déclaration d’Abbas de
« déviation de la loi sur le caractère national de l’État. C’est la première fois qu’un député arabe reconnaît la réalité de cette loi, fondée sur la supériorité juive et le statut inférieur des Palestiniens. »
- Ayman Ode, leader de la Liste unie, a déclaré que Mansour Abbas brisait l’unité de la société arabe par sa reconnaissance de l’État juif.
« C’est le point principal de notre conflit avec le mouvement sioniste. Les mots selon lesquels l’État restera juif constituent une chute sans précédent. «
Dans la société palestinienne au-delà de la ligne verte, les dirigeants du Hamas ont été les premiers à exprimer leur indignation hier. Puis la condamnation officielle a été publiée par le bureau du président de l’AP Abou Mazen.
- Abu Mazen a souligné que Mansour Abbas « n’a pas le droit d’appeler le peuple palestinien à reconnaître Israël. »
Des caricatures de Mansour Abbas sont apparues dans les journaux palestiniens.
Dans l’une d’elles, il est assis en position de namaz sur un tapis sur lequel figure l’image du drapeau israélien, et non un foulard avec deux drapeaux – palestinien et israélien – sur son cou. Sur l’autre, son visage est inscrit dans l’étoile de David, dont les deux extrémités supérieures sont ses longues oreilles en forme d’âne.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org