Dans une enquête menée par Panels Politics, et diffusée sur 103FM, il a été demandé aux personnes interrogées pour qui elles voteraient si le Likoud était dirigé par Benjamin Netanyahou.
Ensuite, on leur a présenté quatre scénarios alternatifs : si Netanyahou se retirait et que le Likoud était dirigé par Nir Barkat, Yuli Edelstein, Miri Regev ou Israel Katz.
- La réponse à la première question, bien connue des quatre derniers élections en Israël, est restée inchangée :
- si Netanyahou était en tête aux prochaines élections, le Likoud obtiendrait 33 sièges et resterait le plus grand parti avec une marge considérable.
- Toutefois, avec ses partenaires de coalition, le Shas (8), le sionisme religieux (8) et le judaïsme unifié de la Torah (7), le Likoud ne parviendrait pas, une fois encore, à dépasser les 56 sièges, et devrait former des alliances improbables ou rester dans l’opposition – en prenant pour acquis que le président du sionisme religieux, le député Bezalel Smotrich, persiste à s’opposer à l’inclusion de Ra’am (5).
- Le bloc droite-gauche, composé des partis actuellement au gouvernement, terminerait avec 57 sièges, avec Yesh Atid (19), Bleu&Blanc (9), Avoda (7), Yamina (6), Israël Beiteinu (6), Meretz (5) et Ra’am (5).
- New Hope (le nouvel espoir) de Gideon Saar serait complètement effacé et ne franchirait pas le seuil minimum.
- La Liste arabe commune oscillerait entre les deux blocs avec 7 sièges.
Il s’agirait donc du scénario « habituel », qui serait suivi de cycles électoraux sans fin, chacun se terminant par les mêmes résultats.
Cependant, en modifiant le scénario ci-dessus, tout change :
- un candidat, selon l’enquête, peut préserver l’avantage du Likoud, et aussi remporter la majorité et donc le gouvernement : il s’agit de Nir Barkat.
L’ancien maire de Jérusalem, qui a déclaré qu’il avait l’intention de se présenter à la direction du parti le lendemain du départ de Netanyahou, parviendrait à mener le Likoud à 29 sièges si les élections avaient lieu aujourd’hui. C’est quatre sièges de moins que Netanyahou, mais le Likoud resterait le plus grand parti, avec un écart de dix sièges par rapport au Yesh Atid de Yair Lapid, en deuxième position.
Voici les résultats avec Barkat à la tête du Likoud :
Likoud | 29 |
Yesh Atid | 19 |
Bleu&blanc | 10 |
Shas | 9 |
Sionisme religieux | 9 |
Yamina | 7 |
Liste arabe commune | 7 |
Judaïsme Torah unifié | 7 |
Avoda | 7 |
Israël Beiteinu | 6 |
Meretz | 5 |
Ra’am | 5 |
Là où cela devient intéressant
- Les quatre sièges que le Likoud perdrait seraient répartis entre le Sionisme religieux, Bleu&Blanc, Yamina et Shas.
- Mais en échange de cette perte, le bloc de droite domine la carte politique comme si nous étions à nouveau en 2015, prêt à gouverner sans les gauchistes, sans les Arabes et sans Benny Gantz, avec un Premier ministre Nir Barkat.
- La coalition menée par le Likoud de Barkat (29), comprendrait Shas (9), le sionisme religieux (9), Yamina (7), le Judaïsme Torah uni (7), et même Israël Beiteinu (6) puisqu’il n’y a pas d’animosité entre Avigdor Liberman et Nir Barkat.
- Il s’agirait d’un gouvernement de 67 sièges, qui pourrait éventuellement attirer certains députés clés de Bleu-et-Blanc.
« Le cauchemar serait terminé » disent les politologues de droite, qui par là même reconnaissent implicitement, et c’est ironique, que Benjamin Netanyahou est celui qui fait obstacle au retour de la droite au pouvoir.
Seul Barkat peut y parvenir, selon le sondage
Les trois autres scénarios – avec Yisrael Katz, Yuli Edelstein et Miri Regev – atteignent à peine 20 sièges.
Ils seraient toujours en mesure de former un gouvernement de coalition de droite, mais dans lequel le Likoud serait un partenaire plus faible. Incidemment, avec Katz, Edelstein et Regev au sommet, Gideon Sa’ar reviendrait à la vie, et son parti, « Nouvel espoir » obtient quatre sièges au lieu de rien, ce qui est suffisant pour franchir le seuil.
Conclusion
S’il y avait une preuve que Netanyahou freine son parti, le Likoud, ce sondage le démontre très clairement. La preuve qu’il freine le retour de la droite, en revanche, n’avait jamais été si clairement établie – à supposer bien entendu que le sondage soit fiable. Mais surtout, le « Rak Bibi » (seulement Bibi) prend toute sa portée et devient « Bibi sinon rien, et bien c’est rien ».
J’aime beaucoup Benjamin Netanyahou, mais j’aime plus Israël que lui, et je préfère un pays dirigé par une solide coalition que par un machin de bric et de broc (avec l’extrême gauche) comme aujourd’hui, qui, s’il est moins catastrophique que ses critiques le disent, est moins bon que ses soutiens l’affirment.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org
Le sondage a été réalisé au cours du week-end par Panels Politics. Afin d’obtenir les résultats les plus fiables possibles, il a été divisé en deux enquêtes, comptant chacune 650 répondants, membres du panel de répondants en ligne de Panel4All. Chacune des enquêtes a été transférée à un échantillon représentatif de la population adulte de l’État d’Israël âgée de 18 ans et plus, Juifs et Arabes confondus. Les deux échantillons étaient identiques en termes de caractéristiques d’échantillonnage. L’erreur d’échantillonnage pour chaque enquête était d’environ 3,4 %. Les alternatives de leadership du Likoud dans chaque enquête ont été présentées à chaque personne interrogée dans un ordre changeant de façon aléatoire, afin d’éviter une influence par l’ordre de présentation de chaque option.