La Grande-Bretagne a finalement pris la décision de dire tout haut ce que tout le monde savait : Hamas est une organisation terroriste un point c’est tout, sans qu’il y ait lieu de distinguer entre une soi-disant «branche politique» aux mains propres et une «branche militaire» chargée des basses œuvres. Une conclusion à laquelle étaient déjà arrivés les Etats-Unis, le Canada, la plupart des pays d’Amérique Latine et l’Union Européenne. Et une conclusion que partage sans pouvoir le reconnaître l’Autorité palestinienne (AP), qui se bat contre les militants infiltrés dans les territoires sous son contrôle, et qui la défient ouvertement.
L’organisation terroriste a même eu l’audace d’exiger que le président Mahmoud Abbas démette de ses fonctions Akram Rajoub, le gouverneur de Jénine, qui aurait qualifié de «criminels» les groupes armés agissant dans la ville. Les dirigeants de Ramallah n’en ont rien fait, mais n’ont tout de même pas osé demander au Hamas de ne pas se mêler de ce qui se passe chez eux, et Akram Rajoub, sans aller jusqu’à s’excuser, a démenti avoir tenu les propos incriminés.
Mais nous sommes au Moyen-Orient, une région où la logique se perd parfois dans les sables du désert, et l’Autorité palestinienne a condamné la décision de l’Angleterre…
D’ailleurs Hamas et AP déplorent ensemble la situation de l’UNWRA, qui a vu ses ressources se tarir, tant à la suite d’accusations de corruption, que du fait des livres de classe utilisés dans ses écoles. Ils ont lancé une campagne internationale pour obtenir les fonds qui lui manquent si cruellement.
Et voilà qu’à peine vingt-quatre heures après la décision du gouvernement de Sa Majesté, l’Australie, autre membre du Commonwealth, déclare que le Hezbollah, le grand allié, tant du Hamas que de Ramallah dans la lutte pour l’extermination d’Israël, est une organisation terroriste toutes sections confondues – branche dite politique et unités armées– qu’elle continue de proférer des menaces terroristes, et de soutenir des organisations terroristes.
Plus grave encore, elle constitue un danger réel et crédible pour l’Australie.
Et les mauvaises nouvelles continuent…
Le Maroc, qui avait été le premier pays du Maghreb a entretenir ses relations avec l’Etat hébreu, – rompus après le déclenchement de la Seconde Intifada – a renoué avec Israël l’an dernier, et vient d’accueillir en grande pompe le ministre israélien de la Défense Benny Gantz.
Les deux pays ont signé un accord sécuritaire de grande envergure dont les détails n’ont pas été rendus publics. Il y est sans doute question de coopération dans le domaine du renseignement, et d’ores et déjà on évoque des ventes d’équipements sophistiqués fabriqués par les industries militaires israéliennes pour des montants considérables. Il aurait aussi été question de manœuvres conjointes de l’armée israélienne et de l’armée marocaine.
Les vidéos de Benny Gantz, qui fut Chef d’Etat-Major de Tsahal, passant en revue un garde d’honneur en compagnie du chef d’état-major marocain sont passées en boucle sur les chaînes arabes.
Hamas, Hezbollah et Autorité palestinienne n’ont pas assez de mots pour condamner cette attitude scélérate.
© Michèle Mazel pour Israël 24 7.org
Michèle Mazel est diplômée de Sciences-Po et licenciée en Droit, et a été boursière Fullbright en science politique. Pendant plus de trente ans, elle a accompagné de par le monde son mari, le diplomate Zvi Mazel, qui fut notamment ambassadeur d’Israël en Egypte, en Roumanie et en Suède. Elle en a tiré la matière de nombreux ouvrages – thrillers et romans. Elle contribue régulièrement à plusieurs organes de presse.