Le chef Druze libanais Walid Jumblatt a fait une déclaration fracassante après sa rencontre à Damas avec al-Julani, le chef de l’organisation rebelle Hayat Tahrir al-Sham :
« Les fermes de Shebaa sont un territoire syrien »
Les fermes de Shebaa, situées dans la zone stratégique du mont Dov sur le plateau du Golan, sont un point focal pour le Hezbollah.
Le différend territorial trouve son origine dans la frontière médiocrement définie par les Français, lors du mandat français sur le Liban et la Syrie dans les années 1920. Puis, entre l’indépendance et la guerre de 1967, la Syrie a exercé un contrôle de facto sur la région.
La question a refait surface récemment lorsque le Hezbollah a ravivé le différend – cette fois avec Israël – en soulignant l’importance stratégique de la région et en utilisant le différend comme justification principale pour maintenir des armes en dehors de l’autorité de l’État libanais, affirmant la nécessité de libérer ces terres.
En affirmant qu’il s’agit de territoires syriens, Jumblatt élimine l’excuse de l’armement du Hezbollah.
Cela rapproche le Liban de la paix avec Israël.
C’est pourquoi une telle déclaration de la part d’un homme politique libanais de premier plan est si importante.
Au cours de la réunion, M. Jumblatt a également souligné la nécessité de demander des comptes aux responsables des crimes commis contre les Libanais et les Syriens [le Hezbollah et Assad], en appelant à des procès internationaux équitables. Il a également salué la libération du peuple syrien de la tyrannie et a exprimé l’espoir d’un rétablissement des relations libano-syriennes par le biais de canaux diplomatiques, tels que les ambassades. N’oublions pas que régime Assad n’a pas seulement tué son père et d’autres membres de sa famille, mais qu’il l’a forcé à s’asseoir avec lui et à sourire devant les caméras.
Par ailleurs, le fait que l’émir islamiste al-Julani porte une cravate et serre la main de Walid Jumblatt, le chef des Druzes libanais, est quelque chose d’important.
Les Druzes sont une secte ésotérique que les djihadistes considèrent comme devant être convertie ou tuée. Bien que des accommodements pragmatiques aient déjà eu lieu, j’avance prudemment qu’il s’agit d’un signe important qui pourrait conduire le terroriste al-Julani, dont les Etats-Unis de Biden viennent de supprimer la prime de 10 millions de dollars pour sa capture, à une meilleure relation avec Israël que celle que le boucher de Syrie, Bashar al-Assad, entretenait avec l’Etat juif.
© Jean-Patrick Grumberg pour Israël 24 7.org