« 400 ans d’esclavage, de ségrégation et de discrimination montrent que le sionisme n’est pas du racisme »

Initialement publié le 14 juin 2021 @ 15h37

Cette déclaration émane de Bayard Rustin, un leader noir du mouvement des droits civiques, l’organisateur des grandes marches de Martin Luther King. Des centaines de personnalités afro-américaines ont apposé leur signature sous cette phrase :  Philip Randolph, Rosa Parks, Louis Armstrong, Harry Belafonte, Lionel Hampton… Cela se passait en 1975, bien après la guerre des six jours de juin 1967, et ces Afro-américains protestaient contre la résolution de l’ONU prise, disaient-ils, sous l’influence du lobby arabe, assimilant le sionisme à du racisme.

Bien avant Black Lives Matter BLM, ces Afro-américains, se reconnaissaient dans le mouvement BASIC (Black Americans Supporting Israel Committee, le Comité des Noirs américains soutenant Israël). Pour eux, la synergie entre Juifs et Noirs avait changé la face des États-Unis dans le combat pour les droits civiques, les droits des Noirs.

L’antisémitisme aux USA

Les Juifs ont beaucoup moins souffert de l’antisémitisme en Amérique qu’en Europe, mais tout de même il y a eu des discriminations : interdictions d’embauche de fonctionnaires juifs pendant une partie du 19ème siècle ; des hôtels, restaurants, country-clubs… interdits aux Juifs vers 1900. Mais c’est surtout l’affaire Leo Frank qui révèle l’antijudaïsme du Sud et marque le début d’une campagne antijuive : le 25 août 1913, un jeune cadre juif d’Atlanta, Léo Frank, est condamné à mort pour avoir violé et tué une jeune ouvrière de 13 ans, Mary Phagan. Frank est innocent, mais l’antijudaïsme a joué un rôle important dans les biais de l’enquête et du procès, dans la couverture du procès par la presse locale [1] et pour l’opinion publique locale.[2] Pour empêcher la révision du procès, un commando composé de notables, qui se donnait pour nom les « knigths of Mary Phagan » (les chevaliers de Mary Phagan), kidnappa Frank dans sa prison et l’assassina, le 17 août 1915. Les hommes de ce commando participèrent à la refondation du Ku Klux Klan en novembre 1915.[3] Cette affaire aboutit à la création de l’Anti-Defamation League (ADL) qui sera à la pointe de la lutte contre l’antisémitisme et le racisme aux États-Unis.

Entre 1918 et 1932, le « protocole des Sages de Sion », diffusé par Henry Ford, fut le livre le plus vendu aux États-Unis.[4] Dans de nombreuses universités, on appliqua un numerus clausus à l’encontre des Juifs à partir de 1922. La justification en était un poncif de l’antisémitisme : « Si chaque école dans le pays, n’admettait qu’un nombre limité de Juifs, nous ferions un grand pas vers l’élimination des sentiments racistes parmi les étudiants » (en somme, les Juifs seraient responsables de l’antisémitisme). Ce système de quotas, qui ne fut jamais ouvertement affiché, a perduré jusque dans les années 1960 et a concerné en principe toutes les nouvelles catégories d’immigrants.[5] Globalement, après 1945, l’antisémitisme a considérablement reculé.

La synergie Juifs-Noirs pour les droits civiques a contribué à changer les États-Unis

Entre 1863 et 1870, des amendements de la Constitution américaine, accordèrent et garantirent la citoyenneté et le droit de vote à toute personne née ou naturalisée aux États-Unis. Leur application fut entravée dans les états du Sud par d’autres lois et règlements légalisant la ségrégation raciale. L’accès des Américains noirs au droit de vote, à l’éducation, à l’emploi et au logement leur fut refusé dans de nombreux États au début du 20ème siècle. Des associations pour les des droits des Noirs furent créées, comme le Student Nonviolent Coordinating Committee (SNCC) en 1907. Le mouvement américain des droits civiques n’aboutira qu’en 1968, avec plusieurs lois garantissant les droits des Noirs. Le dernier acte, le Civil Rights Act, fut signé et promulgué par le Président Johnson le 11 avril 1968, quelques jours après l’assassinat du Pasteur Martin Luther King.

Déjà au début du siècle, Julius Rosenwald, fils d’immigrants juifs, en concertation avec le leader noir Booker T. Washington, avait investi une part de sa fortune dans la construction d’écoles. Au total, Rosenwald aura initié la création de plus de 5300 écoles dans des zones où il n’y en avait pas d’accessibles aux enfants noirs.[6],[7]

Dans les années 1950-1970, la relation entre militants Juifs et Noirs fur extraordinairement chaleureuse, alors même qu’apparaissaient les germes de la discorde actuelle, autour d’approches comme celle de l’écrivain James Baldwin et de l’appréhension de la question palestinienne. Baldwin reprochait aux Juifs d’être blancs.

David Haziza[8] montre qu’avant même la politique, la musique fut un lien entre Juifs et Noirs. Dès ses origines, le jazz fascina les musiciens juifs comme Gershwin, Bernstein, et Milhaud, et des jazzmen comme Benny Goodman, Mezz Mezzrow, Stan Getz, Dave Brubeck, Abel Meeropol… Dans sa biographie, Mezzrow raconte comment, adolescent, emprisonné pour trafic de drogue, il demanda à être placé dans la section réservée aux Noirs… et créa avec eux un orchestre. Louis Armstrong porta toute sa vie autour de son cou un Maguen David, une étoile de David.

« De leur côté, des musiciens noirs mêlaient les influences juives aux cadences afro-américaines : Cab Calloway chanta « Abi Gezint », Ella Fitzgerald « Bei mir bistu schein »… Pour Ray Charles, « la seule cause qui valût de se battre » était celle d’Israël : il rencontra David Ben Gourion quelques mois avant la Guerre de Kippour, un film existe d’ailleurs, qui les montre chantant ensemble « Havah Nagilah ». Au-delà du folklore, c’est bien sûr l’histoire et la vérité de ces deux peuples qui s’enchevêtrent là. »

Au moment des luttes pour les droits civiques, de très nombreux Juifs s’engagèrent avec les Noirs. La communauté juive fut la plus impliquée aux côtés des Noirs. Des Juifs arrivaient de partout pour se joindre aux grandes marches du Sud en Alabama, pour soutenir Martin Luther King. L’historienne Sylvie Laurent rappelle qu’en 1964, lors du « Freedom Summer » (l’été de la liberté, une campagne visant à inscrire le maximum de Noirs américains sur les listes électorales du Mississippi), les Juifs furent majoritaires parmi les étudiants arrivant du Nord du pays pour prêter main forte à leurs camarades noirs du Sud.

En 1964, à la suite d’une manifestation à St. Augustine, Martin Luther King se retrouva en prison. Parmi les amis qu’il alerta, il y avait un rabbin. Quelques jours plus tard, des Juifs manifestèrent à Saint Augustine pour la libération de King. Tous se retrouvèrent en prison avec King. Parmi eux, il y avait 17 rabbins, la plus grande arrestation de rabbins jamais menée aux USA.

En représailles à cette alliance Juifs-Noirs, des groupes du KKK lançaient des actions antijuives violentes contre des synagogues et contre des individus. En 1957-58 ce furent les synagogues d’Atlanta, Nashville, Jacksonville, Miami, Birmingham, Charlotte et Gastonia. De nombreux rabbins reçurent des menaces de mort.

Le 21 juin 1964, trois jeunes gens, deux Juifs et un Noir enquêtaient sur l’incendie d’une église noire. Le KKK arrêta leur voiture et les massacra tous les trois : Andrew Goodman, Michael Schwerner et James Cheney.

L’amitié entre le Révérend Martin Luther King et Abraham Joshua Heschel (1907-1972), l’un des rabbins les plus influents d’Amérique est un témoignage de cette convergence. Aux obsèques de King, Heschel déclara :

« Martin Luther King est une voix, une vision et un chemin. J’appelle chaque Juif à écouter sa voix, à partager sa vision, à suivre son chemin. Tout l’avenir de l’Amérique dépendra de l’impact et de l’influence du Dr King ».

Quelques années plus tard, Deborah Kaufman et Alan Snitow, les auteurs du documentaire « Blacks and Jews », constataient qu’effectivement « L’alliance Juifs-Noirs a contribué à changer les États-Unis et a eu un impact majeur sur la reconnaissance des Noirs. »

BASIC : les Afro-américains contre la diffamation d’Israël

L’engagement entre Juifs et Noirs fut réciproque. Sur son site, l’American Jewish Committee (AJC) relate les grands moments de l’unité entre Juifs et Noirs.[9] C’est en avril 1975 que Philip Randolph, Bayard Rustin et Lionel Hampton créèrent l’organisation BASIC (Black Americans in Support of Israel Committee). Randolph est celui qui avait eu l’idée de la marche de 1963 sur Washington, à laquelle participèrent 250.000 personnes, noires et blanches. Rustin avait organisé cette marche. Rustin était l’un des plus proches conseillers de Martin Luther King. Non seulement BASIC était un mouvement sioniste noir, mais c’était une réponse au sentiment anti-israélien qui montait au sein de la communauté noire, notamment sous l’influence de Nation of Islam. Le site « the African Americans » consacre un long article dithyrambique à Bayard Rustin.[10] 

Pour Rustin, la résolution 3379 de l’ONU, votée en novembre 1975, assimilant le sionisme à du racisme, était « une insulte aux générations de Noirs qui ont lutté contre le vrai racisme ». Rustin, aidé de Rosa Parks, a écrit aux ambassadeurs d’Afrique noire et a mobilisé 135 organisations nationales de défense des droits civiques. Ensemble, ils ont publié une déclaration qualifiant la résolution 3379 d’effort « épouvantable » qui « menace de se moquer d’une noble idée ». Le sionisme lui-même, ont fait valoir les dirigeants des droits civiques, « faisait partie du long combat contre le racisme ».[11]

Parmi les membres de BASIC, on trouvait, outre les personnalités déjà citées, des maires de grandes villes, comme Tom Bradley de Los Angeles et Maynard Jackson d’Atlanta ; plusieurs membres du Congrès ; des personnalités du sport et de la musique comme Hank Aaron, Arthur Ashe et Count Basie ; des ecclésiastiques et des leaders des droits civiques comme Coretta Scott King (l’épouse de King), le révérend Ralph Abernathy et Martin Luther King Sr (le père de MLK). Le groupe organisait des voyages d’amitié en Israël et fournissait des informations à la communauté noire concernant Israël et le sionisme.

BASIC a condamné les déclarations anti-israéliennes du président ougandais Idi Amin et a soutenu les efforts contre le boycott d’Israël par la Ligue arabe. Les membres de BASIC ont soutenu les refuzniks en URSS et se sont enthousiasmés pour le retour des Juifs d’Éthiopie en Israël. Ils se sont indignés de la résolution 3379 de l’ONU, assimilant le sionisme à du racisme, prise sous la pression d’états arabes. Le 23 novembre 1975, BASIC publiait une proclamation sur une page entière dans le New York Times, signée de 200 personnalités noires, dont Rosa Parks, Louis Armstrong, Bayard Rustin…

Martin Luther King avait bien compris l’antisionisme. Il répondit en ces termes à un étudiant antisioniste en 1968 : « Quand les gens critiquent les sionistes, ils parlent des Juifs. Vous parlez d’antisémitisme ! »[12]

La propagande arabe a bien entendu tenté de gommer toutes ces déclarations et ces écrits dithyrambiques de Noirs américains, prétendant que ce seraient des faux. Mais cette double page dans le New York Times reste une preuve indestructible de leur compréhension, voire de leur engagement pour le sionisme et Israël.

En en-tête de cette double page du New York Times, il y a ces mots de Bayard Rustin, cités en titre du présent article :

« Le sionisme n’est pas du racisme, mais l’expression légitime de l’autodétermination du peuple juif. De nos 400 ans d’expérience de l’esclavage, de la ségrégation et de la discrimination, nous savons que le sionisme n’est pas du racisme. »[13]

BASIC détaillait ensuite sa position en 7 points, dont nous publions ici des extraits (traduction libre par l’auteur de cet article, seul le texte original du New York Times fait foi).[14]

1. Nous condamnons le boycott antijuifs

« Nous nous sommes battus trop longtemps et trop durement contre la discrimination dans notre pays pour rester les bras croisés pendant que des intérêts étrangers importent le sectarisme en Amérique… Nous considérons les efforts répugnants des États arabes pour utiliser le pouvoir économique que leur confère leur richesse pétrolière récente pour boycotter les entreprises commerciales qui traitent avec Israël ou qui ont des propriétaires, administrateurs ou dirigeants juifs… »

2. Nous pensons que les Noirs et les Juifs ont des intérêts communs dans la démocratie et la justice.

« Dans la lutte contre la discrimination, les Noirs américains et les Juifs américains ont partagé des intérêts communs profonds et durables qui transcendent de loin toutes les différences entre nous. Des individus juifs et des organisations juives ont été parmi nos alliés les plus fidèles dans la lutte pour la justice raciale, partageant avec nous la conviction que l’égalité est indivisible et qu’aucune minorité n’est en sécurité dans ses droits tant que les droits de l’une d’entre elles sont bafoués. »

3. Nous soutenons le droit démocratique d’Israël à exister.

« Les valeurs démocratiques qui ont inspiré notre lutte en Amérique sont aussi la source de notre admiration pour Israël et pour ses impressionnantes réalisations sociales. Aucune nation n’est sans imperfections. Mais celles d’Israël sont largement compensées par la liberté de sa société démocratique. Ce n’est qu’en Israël, parmi les nations du Moyen-Orient, que les libertés politiques et civiles sont garanties. Toutes les religions peuvent être pratiquées en toute liberté et sécurité. L’éducation est gratuite et universelle. La protection sociale est très avancée. Ses fermes collectives (kibboutzim) sont des modèles d’idéalisme social, d’innovation créative, ‘esprit coopératif. Le mouvement ouvrier israélien, la Histadrout, a gagné le profond respect des syndicalistes libres du monde entier. »

4. Les prix du pétrole arabe ont eu un effet désastreux effets sur les Noirs en Amérique et en Afrique.

« L’impact des augmentations massives du prix du pétrole a reposé de manière disproportionnée sur les épaules des Noirs américains… Des millions d’hommes, de femmes et d’enfants en Afrique noire sont confrontés à la famine parce que l’économie de leur pays, déjà atteinte par la sécheresse, a été encore affaiblie par la hausse des prix du pétrole… Israël, aussi petit et isolé soit-il, a beaucoup fait pour aider le développement économique de l’Afrique noire à travers des programmes techniques créatifs. »

5. Nous soutenons la paix par la reconnaissance mutuelle

« … De notre lutte ici, en Amérique, nous avons appris que la seule façon de résoudre un conflit de nationalités est l’acceptation mutuelle et la réconciliation. Les Arabes ont refusé d’accepter la légitimité de l’État d’Israël. Israël a toujours manifesté le désir de faire des concessions dans l’intérêt de la paix avec ses voisins arabes. Mais il a refusé des conditions qui menaceraient son existence en tant que nation souveraine indépendante. »

6. Nous soutenons une véritable auto-détermination palestinienne

« Nous soutenons le droit des Palestiniens à une véritable autodétermination, mais pas au détriment des droits des Juifs à leur indépendance et leur pays. Ni sous la contrainte de maîtres-chanteurs économiques ou de terroristes.

Nous avons de la compassion pour tous ceux qui ont souffert dans ce conflit, notamment pour les réfugiés palestiniens. Mais pourquoi tant de ces personnes continuent-elles de vivre dans la pauvreté au milieu de la richesse arabe ?

Les porte-parole du projet d’autodétermination des Palestiniens via la soi-disant Organisation de libération de la Palestine (OLP) n’ont pas été élus. Ils ne représentent qu’eux-mêmes. L’OLP, comme tous les groupes terroristes ont tourné leur violence débridée contre tous ceux qui ne sont pas d’accord avec eux, y compris contre les Palestiniens. Qui peut oublier le meurtre d’athlètes israéliens aux Jeux Olympiques, les lettres d’attentat à la bombe, les détournements d’avions et les attaques au sol, le massacre soudain de civils innocents à l’aéroport de Tel Aviv ?… »

7. Nous travaillerons pour la paix.

« Dans les mois à venir, nous travaillerons pour une paix juste et stable, une paix qui ne sera pas le prélude d’une nouvelle guerre mais le début d’une ère de coopération et de bonne volonté entre Israël et ses voisins arabes ».

Des soutiens au sionisme vinrent aussi d’Eldridge Cleaver, leader des « black Panthers ». Lors de son séjour en Algérie, il fut confronté au racisme contre les Noirs, systémique dans les pays appliquant la charia :

« Je suis surpris que les Arabes choisissent d’établir un précédent en condamnant le racisme parce que ceci peut si facilement et si justement être retourné contre eux. Ayant vécu intimement pendant plusieurs années parmi les Arabes, je sais qu’ils font partie des personnes les plus racistes de la terre. Personne ne le sait mieux que les Noirs africains vivant aux abords du Sahara. »

J’ai « la plus profonde sympathie pour le peuple palestinien dans sa quête de justice, mais je ne vois aucun gain net pour la liberté et la dignité humaine dans le monde si les blocs de pouvoir, en raison de leur capacité à influencer les économies pendant une saison, sont capable de faire passer des résolutions de l’ONU [la résolution 3379] répugnantes à la raison humaine et aux faits historiques…. De tous les peuples du monde, les Juifs n’ont pas seulement souffert particulièrement de la persécution raciste, ils ont fait plus que tout autre peuple pour dénoncer et condamner le racisme »[15]

Pour conclure, rappelons une parole de Martin Luther King qui trouve une grande résonance aujourd’hui, avec Black Lives Matter :  

« La réponse de certains jeunes militants ne représente pas la position de la grande majorité des Noirs. Certains voient une sorte de mystique dans le noir ou dans la couleur, et tout ce qui n’est pas de couleur est condamné. Nous ne suivons pas cette voie. »

2020, vers un renouveau de la collaboration Juifs-Noirs ?

Le représentant John Lewis, décédé en 2020, a conservé jusqu’au bout l’image de monstre sacré des combats pour les droits civiques. Il est resté membre du Congrès jusqu’à sa mort. Il n’a pas été seulement un pionnier dans la lutte contre les barrières raciales – il s’est levé contre l’injustice visant toutes les communautés, notamment la communauté juive. En 2019, il s’est opposé au mouvement anti-Israélien BDS déclarant que « l’interaction économique, éducative et culturelle avec Israël, l’allié démocratique de l’Amérique, n’est pas seulement dans le meilleur intérêt de Israéliens et Américains, mais cela améliore le climat de paix avec les Palestiniens, qu’il est dans l’intérêt de tous d’encourager. »

Sa déclaration de 2016 résume le combat pour les droits civiques au nom de l’universalisme :

« Vous et moi sommes partenaires. Nous participons à une lutte permanente pour aider les gens de ce pays et du monde entier à se confronter à une vérité simple : nous sommes un seul peuple. Nous sommes une seule famille. Nous sommes la famille humaine » (John Lewis, 2016)[16]

Le 3 juin 2019, lors du Forum mondial de l’AJC à Washington, DC, des sénateurs et des membres du congrès noirs et blancs, comme Brenda Lawrence (D-MI), Debbie Wasserman-Schultz (D-FL) et Lee Zeldin (R-NY) ont annoncé le lancement d’un Caucus bipartisan du Congrès sur les relations entre les Noirs et les Juifs.[17] Brenda Lawrence rappelle l’union des Noirs avec les Juifs et propose d’entretenir ce « partenariat unique » :

« Les communautés afro-américaines et juives ont une histoire commune pour la promotion de la justice sociale et des droits civils. Il y a très peu de communautés américaines qui se soient autant investies dans ces luttes que ces deux-là… Pour encourager et entretenir ce partenariat unique, j’ai formé le Caucus du Congrès sur les relations entre les Noirs et les Juifs dans l’espoir de renforcer la confiance et de faire progresser nos problèmes de manière collective. »

Pour le moment, ce Caucus semble reposer essentiellement sur Brenda Lawrence et Debbie Wasserman-Schultz.[18]

Mais les excès et la violence de la propagande arabe, reprise par quelques membres du Congrès anti-israéliennes suscite des réactions parmi les Afro-américains. Par exemple, à l’Université de New Orleans, la charismatique activiste afro-américaine Chloé Valdary a initié une pétition visant à « sensibiliser le public aux violations des droits de l’homme perpétrées par l’Autorité palestinienne contre les Palestiniens et les Israéliens en Cisjordanie ». Il y a aussi Candace Owens, dont le Président Trump appréciait les tweets. Mais ce sont encore des expressions isolées, même si des réactions positives envers Israël aussi bien chez des Afro-américains démocrates et républicains commencent à monter, sans doute en réaction aux excès de Black Lives Matter.

© Alexandre Feigenbaum, président de Dhimmi Watch.

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