Lundi, Vladimir Poutine a fait arrêter un homme politique progressiste de nationalité israélo-russe, récemment rentré de l’étranger à Moscou. Cette arrestation est la dernière mesure en date dans le cadre d’une répression implacable de la dissidence dans le contexte de l’action militaire de Moscou en Ukraine.
Leonid Gozman a été placé en détention après que le ministère russe de l’Intérieur a émis un mandat d’arrêt dans le cadre de l’enquête sur une affaire pénale le concernant.
Gozman, qui possède également la nationalité israélienne, a été accusé d’avoir enfreint une loi qui oblige les citoyens russes à informer les autorités de l’existence d’une nationalité étrangère ou d’un permis de résidence. S’il est reconnu coupable, l’homme de 72 ans pourrait être condamné à une amende ou à des travaux d’intérêt général.
Comme la Russie n’est pas une démocratie très transparente, et qu’elle fait partie des pays les plus corrompus de la planète, Gozman avait pourtant informé les autorités de sa citoyenneté israélienne, mais celles-ci ont prétendu qu’il ne l’avait pas fait “dans les délais requis”.
Il se trouve que Gozman a critiqué la campagne du Kremlin en Ukraine, ce qui est acceptable dans un pays libre, pas dans la Russie de Poutine. Il a quitté la Russie lorsque le conflit a été déclenché, mais est revenu en juin dans ce qu’il a décrit comme un choix “moral”.
Le ministère russe de la Justice l’a inscrit sur la liste des “agents étrangers”, une description qui comporte une forte connotation péjorative, implique un contrôle supplémentaire de la part du gouvernement, et rappelle tragiquement l’affaire Dreyfus.
Gozman a été arrêté dans le métro de Moscou et emmené dans un poste de police. L’homme politique a ensuite été libéré, mais l’affaire pénale le concernant est toujours en cours, selon son avocat, Mikhail Biryukov.
Dans une récente interview accordée à The Insider, un site web en langue russe, citée par Haaretz, Gozman a déclaré que sa femme et lui avaient obtenu la nationalité israélienne il y a plusieurs années “en raison du manque de traitements médicaux en Russie.”
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