L’ambassadrice américaine aux Nations Unies, Linda Thomas Greenfield, a protesté auprès de l’ambassadeur israélien Gilad Erdan contre le refus d’Israël de se joindre à 87 pays pour soutenir une résolution dirigée par les États-Unis visant à condamner l’invasion de l’Ukraine par la Russie au Conseil de sécurité de l’ONU vendredi, ont déclaré des responsables israéliens à Barak Ravid du média américain Axios dimanche.
La semaine dernière, le bureau du Premier ministre et le ministère des Affaires étrangères israélien ont déclaré que les États-Unis comprenaient la position israélienne et ne faisaient pas pression sur Israël concernant sa position sur l’invasion russe de l’Ukraine. Cependant, cette déclaration était mensongère et trompeuse, et il s’avère qu’il y avait en fait une pression américaine sur Israël, en coulisses, et un mécontentement de la part de l’administration Biden quant à la conduite israélienne.
Selon le journaliste, Israël a traîné les pieds pendant que les États-Unis rassemblaient les co-sponsors de la résolution et n’a pas fourni de réponse claire avant le début de la réunion.
Après le vote, auquel la Russie a opposé son veto, Thomas Greenfield a transmis un message à Erdan soulignant la déception de l’administration Biden.
Onze membres du Conseil de sécurité ont voté en faveur de la résolution, trois (la Chine, les Émirats arabes unis et l’Inde) se sont abstenus, et la Russie a été la seule à voter “non”.
Un fonctionnaire du ministère des Affaires étrangères israélien a déclaré que la décision de ne pas accepter la demande des États-Unis de coparrainer la résolution était due au fait qu’Israël n’est pas membre du Conseil de sécurité des Nations unies et qu’il était évident que la Russie opposerait son veto.
Nous pouvons prudemment ajouter que la situation syrienne est plus immédiate que l’Ukraine, pour Israël, et que l’attitude de l’administration Biden sur le dossier du nucléaire iranien n’encourage pas Israël à baisser la garde. Israël a besoin que la Russie continue à regarder ailleurs lorsque son aviation bombarde des cibles iraniennes ou du Hezbollah en Syrie – c’est une question de survie.
La plupart des proches alliés et partenaires des Etats-Unis ont soutenu la résolution, a noté M. Ravid.
Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Lior Haiat, a répondu à Axios :
“Nous parlons à l’administration Biden par un large éventail de canaux sur divers aspects de la question ukrainienne, et l’essentiel est que nos partenaires sont bien conscients de nos priorités.”
La mission américaine auprès des Nations unies s’est refusée à tout commentaire.
L’Assemblée générale des Nations unies devrait se réunir dès lundi pour voter sur une résolution condamnant la Russie. Le ministre des Affaires étrangères, Yair Lapid, a déclaré dimanche au Cabinet qu’Israël votera en faveur de cette résolution.
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